11 Août 2015
A ce jour, août 2016, Pierre Gagnaire, grand chef multi-étoilé aussi, remplace Joël Robuchon et son adjoint, le chef japonais Tomonori Dansaki. Entre temps la Gande Maison a obtenu 2* au guide Michelin bien méritées. Nous avons testé la nouvelle formule. Enthousiasmant comme la première et moins cher. Voir la critique complète dans la rubrique fixe "où manger ou dormir à Bordeaux" (en haut et à droite en page d'accueil).
Fin 2014, Bernard Magrez, multi-propriétaire viticole à Bordeaux et dans le monde, a ouvert La Grande Maison en association avec le chef multi-étoilé Joël Robuchon : Paris, Monaco, Londres, Hong-Kong, Tokyo, Singapour, Bangkok, Macao, Taipei. Dans le décor bourgeois (Napoléon III) de l'ancien hôtel particulier du juriste bordelais Léon Duguit, on respire le luxe à la française : Baccarat, Christofle, Bernardaud, Braquenié... Deux grands tableaux de l'artiste contemporain JonOne, graffeur et peintre américain (N.Y. 1963), viennent en contrepoint de cette ambiance historique et en écho à son exposition King of Harlem à l'Institut Culturel Bernard Magrez, juste en face (entrée offerte).
Fidèle de Robuchon depuis 20 ans, le chef japonais Tomonori Danzaki - son père n'a pas voulu qu'il devienne sumo comme ses frères ! - est au piano (fourneau français haut de gamme Molteni). L'ambiance qu'imprime le directeur, J. P. Unzueta, basque d'origine, est décontractée, conviviale et souriante. On peut même s'attarder après le repas et profiter de ce moment privilégié surtout si on est en terrasse à proximité du jardin odorant et de l'olivier centenaire.
Parmi les nombreux menus, jusqu'à 275 €, nous avons choisi le moins cher, celui du midi à 75 € avec deux plats (le soir, le premier menu est à 135 €). Dans le ballet remarquable des pains spéciaux, on retiendra le foccacia, un brioché italien décliné en trois saveurs. Deux amuse-bouches dont l'un s'apparente à une entrée, une véritable œuvre d'art à l'œil et au goût intense et subtil : caviar en surprise sur araignée de mer et son infusion de corail. Le turbot poêlé à la citronnelle et le porc ibérique arrivent à peine chauds, ce qui a été signalé.
Comme souvent, dans ces restaurants de luxe, la qualité l'emporte sur la quantité.
On peut se rattraper avec les desserts, surtout pour les amateurs de chocolat. Le gâteau spécial anniversaire au Manjari (Venezuela) est une prouesse pâtissière.
Le livre de cave est à la hauteur, on s'en serait douté : 1000 références de France et d'ailleurs dont la majorité des crus classés et assimilés de Bordeaux (259). Mais les prix alourdissent l’addition. Les BVA (Bons Vins Abordables) ne sont pas légion. La direction y travaille. On peut se rabattre sur le vin au verre dont les prix sont aussi très élevés. Par exemple en blanc : Hautes Côtes de Nuits 2010, Domaine Villars-Fontaine, à 36 € ; Puligny Montrachet 2012 de J-M Boillot, à 36 €. En rouge, ch. Larose 2009, Saint-Emilion GCC de Guy Meslin, excellent, à 25 € ; Chambolle Musigny 1er Cru Les Charmes 2010 de Patrice Rion, à 35 €. Pour ne pas se ruiner on peut se régaler avec une bouteille du Domaine Arretxea, Irouleguy 2010, à 85 €, tout en faisant plaisir au Directeur...
La Grande Maison est aussi un Hôtel Relais Châteaux avec 6 chambres, à partir de 410 € la nuit.
Saluons le challenge réussi par Bernard Magrez d'avoir créé à Bordeaux, avec l'un des plus grands chefs du monde, un lieu où la gastronomie est élevée au rang des Beaux-Arts. Avec le tourisme qui va s’accélérer, on imagine bien que le choix de ces deux entrepreneurs n'est pas le seul fait de l’amitié qu’ils entretiennent depuis longtemps.
Retrouvez la sélection de restaurants à Bordeaux et dans le vignoble à la rubrique "Où manger, où dormir"
10 rue Labottière
33000 Bordeaux
Tel 33(0)5 35 38 16 16
Œnologue-Consultant, critique indépendant, bloggeur
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